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Art News:
CENTRE D'ART NEUCHATEL
RUE DES MOULINS 37
2000 NEUCHATEL
T 032 724 01 60
www.can.ch, info@can.ch "GIBELLINA"
RAPHAÃL ZARKA
12 FÃVRIER 2011 - 27 MARS 2011
Curateur : Arthur de Pury Visites guidées : Samedi 26 février à 14h30, Dimanche 6 mars à 14h30
Soutiens : Ville de Neuchâtel, République et Canton de Neuchâtel, Loterie Romande, Fondation de Famille Sandoz, Migros pour-cent culturel. Partenaires medias: Le Courrier, ch-arts, Daté, dater l'art contemporain
Vendredi 25 février à 18h30 vernissage LAURIS PAULUS A All I Usurp Us 25.02 - 13.03.11 à la L'OV, studio du CAN.
Dimanche 20 mars à 17h00 Sortie de l'édition BADD de KATIA BASSANINI au studio du CAN. L'édition (150 exemplaires numérotés) comprend un dvd et dix cartes.
Pour la première exposition de lâannée, le CAN invite lâartiste français Raphaël Zarka qui, selon ses propres paroles, nâinvente rien, mais dont lâapproche ne manque pourtant pas de fasciner.
« Câest presque insulter les formes du monde de penser que nous pouvons inventer quelque chose ou que nous ayons même besoin dâinventer quoi que ce soit ». Cette réflexion de Borges est devenue le leitmotiv de Zarka qui aborde la pratique de lâart de façon déplacée et problématique. Collectionneur, lecteur, chercheur, investigateur, il fait partie de ces artistes érudits, travaillant prioritairement avec le savoir et la connaissance comme matériaux premiers. Mais à lâinstar de Roger Caillois, cette connaissance sâinscrit dans une poétique généralisée postulant unité et continuité du monde physique, intellectuel et imaginaire.
Zarka considère que lâexpression et lâimagination sont avant tout une affaire de montage et de collage. Comme le monde est fini, lâensemble des formes et des possibilités lâest aussi. Il nây a donc rien de très mystérieux si des artistes éloignés dans le temps ou lâespace produisent des formes ou des idées similaires, par contre la subjectivité fait son apparition dans le choix, le cadrage et le montage de fragments de réalités. Ce sont finalement les liens que Zarka construit entre ces fragments choisis qui convoquent ou provoquent un enchevêtrement dâinterprétations nouvelles. Il sâest ainsi intéressé à des formes, parfois complexes, qui surgissent à différentes époques et dans différents champs dâactivités, tel que par exemple le rhombicuboctaèdre. Il rencontre cette forme géométrique, venue en droite ligne de lâantiquité et des rêveries platoniciennes, au hasard dâun voyage sous forme de gigantesques brise-lames en béton abandonnés dans un champ. La photographie de ces brise-lames constituera la première Åuvre dâune série intitulée Les formes du repos. Plus tard, il retrouvera cette même forme dans un traité de Luca Pacioli (XVe) sur la Divine Proportion, puis représentée sur le seul portrait connu de ce mathématicien, peint par Jacopo de Barberi. Zarka produira ensuite une série de sculptures en bois reprenant cette forme, sur la base de sa photographie. Enfin, une vidéo tourné à Minsk viendra parachever cette recherche en prenant pour sujet la nouvelle bibliothèque nationale de Biélorussie, construite en forme dâun gigantesque rhombicuboctaèdre. Pour lui, ses coïncidences nâen sont pas vraiment, elles sont les indices dâun certain « ordre », ou dâune certaine continuité, du monde.
Le travail artistique de Zarka sâest développé dans de nombreuses directions et en utilisant tant la photographie, la vidéo que la sculpture. Il traque ces « coïncidences » tout en se passionnant pour lâoxymore de lâimmobilité en mouvement. Il montrera par exemple des roues sculptées dans des murs en briques, une Åuvre réalisée en appliquant une « recette » de lâartiste Iran Do Espirito Santo. Dans sa vidéo Rooler Gab, la caméra suit un chien dans la garrigue qui finit par nous mener sur une piste de skate board abandonnée, véritable sujet de la vidéo. Gigantesque vague figée de béton que Zarka lit comme un fossile du mouvement. On retrouve cet intérêt pour les vagues pétrifiées dans ses différents travaux sur la pratique du skateboard, son histoire et lâévolution des formes quâelle a induite. Zarka travaille actuellement à un troisième livre sur le skateboard.
Gibellina
Lâexposition Gibellina, présentée au CAN, réunit des films, sculptures et photographies autour de deux nébuleuses thématiques : la vibration ou la fissure, et le rapport entre peinture et sculpture. Elle est « encadrée » par deux films récents de Zarka, 14 vues de Gibellina Nuova et Gibellina Vecchia. La petite ville de Gibellina (Sicile) a été entièrement détruite par un tremblement de terre en 1968. Reconstruite en contrebas, dans un style architectural résolument moderne, voir utopiste, la ville nouvelle tranche résolument avec le paysage dans lequel elle sâinscrit. Les promoteurs de cette ville nouvelle ont voulu y intégrer des Åuvres contemporaines dans lâespoir humaniste dâaméliorer la vie des habitants, en sollicitant lâintervention dâartistes reconnus. Parmi ceux-ci, le peintre italien Alberto Burri a préféré sâintéresser aux ruines de la ville détruite, se lançant dans un projet titanesque, qui bien quâinachevé, reste la plus vaste réalisation de land art en Europe. Intitulée Grande Cretto cette Åuvre recouvre les ruines de Gibellina de gigantesques chapes de béton blanc. Burri lâa conçue dans la suite de sa série de tableaux cretti (crevasses) dont le Grande Cretto semble être une dilatation sculpturale.
Le réseau de coïncidences formelles que Zarka révèle ou produit à lâintérieur, et entre ces deux films se voit augmenté par les photographies et les sculptures qui complètent lâexposition. Une partie des sculptures dâaspect minimal sortent littéralement de peintures de la Renaissance italienne tout en cherchant à affirmer une présence autonome, en tissant paradoxalement un nouveau réseau de lien sémantique. Le choix des photos, très disparate à première vue, complexifie à lâenvi ce tissage de résonnances, et lui donne la tension nécessaire à lâentrée en vibration. Lâimpression de sens qui en découle nâest pas fortuite. Comme lâécrit Roger Caillois : « Lâesprit nâinvente pas ce quâil veut ni comme il veut. Même la fantaisie quâon croirait la plus arbitraire possède sa syntaxe ».
Arthur de Pury
"GIBELLINA"
RAPHAÃL ZARKA
FEBRUARY 12 2011- MARCH 27 2011
Curator : Arthur de Pury
Guided Tours : Saturday February 26 at 2.30 pm, Saturday March 6 at 2.30 pm
Supports : Ville de Neuchâtel, République et Canton de Neuchâtel, Fonds Cantonal d'art contemporain (Genève), Loterie Romande, Fondation de Famille Sandoz, Migros pour-cent culturel. media partners : Le Courrier, ch-arts, Daté, dater l'art contemporain.
Friday 25 February 25 at 6:30 pm opening LAURIS PAULUS A All I Usurp Us 25.02 - 13.03.11 at L'OV, CAN's studio.
Sunday March 20 at 5 pm release of KATIA BASSANINI's edition BADD at the studio of the CAN. The edition (150 numbered exemplaries) including one dvd and ten cards.
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