Lorsque John Devlin — né en 1954 à Halifax, en
Nouvelle Écosse (Canada) — part étudier la théologie à Cambridge, il
se destine à la prêtrise. Les épisodes psychotiques qu’il connaît
alors le détourneront à jamais de sa vocation et, en le renvoyant
chez lui, l’éloigneront également de son paradis perdu.
Dix années durant, il travaillera sans relâche à sa
«Nova Cantabrigiensis», soit une Cambridge idéalisée, utopique, à la
fois projection symbolique et protocole curatif. Ce grand
oeuvre — composé de quelques 300 dessins — établit les bases de ce
projet de construction sur un mode itératif et extrêmement
codifié.
La Cambridge bordée d’eau de Devlin semble opérer
une fusion entre les architectures symboliques d’un Rizzoli, pour
leur incarnation, les conceptions d’un Boullée, pour la philosophie
qu’elles exhalent, et les visions d’un Fourier, pour leur quête
d’harmonie. Néanmoins, la séquence, qui échappe totalement au
spectaculaire caractérisant ces édifices, privilégie un mode plus
intime, introspectif même. Son auteur n’y déploie aucune ambition
stylistique démesurée, aucun faste écrasant, mais s’attache plutôt à
former un ensemble propitiatoire dont chaque élément paraît receler
un secret inviolable.
L’insularité du site faisant écho à
celle, existentielle, de Devlin. Cette «Nova Cantabrigiensis»
devient alors le havre d’un monachisme très personnel qui agit sur
l’auteur tel un mantra graphique, un ascenseur spirituel. Comme
l’écrit Sandra Adam-Couralet, «Devlin nous livre
une fiction qui se reconnaît elle-même comme telle, devenue le
pouvoir de représentation de son propre récit».
PUBLICATION. Un catalogue de 300 pages (fr/en)
est publié à l’occasion de l’exposition avec une préface de Sandra
Adam-Couralet.
VERNISSAGE. Samedi
27 avril 2013 de 17h30 à 21h A partir de 18h,
performance: L’exposition John Devlin sera
mise en danse. Avec Instant Pudding: les créateurs de
l’instant, votre regard se posera sur l’épaule
d’un danseur pour plonger dans le coin d’une oeuvre
exposée.
EXPOSITION. 29 avril-25
mai 2013
GALERIE CHRISTIAN BERST.
3-5, passage des Gravilliers. 75003 Paris.
|